mardi 21 décembre 2010

Manifeste du Club Novation Franco-Africaine

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Manifeste
du
Club Novation Franco-Africaine


constellation d’individus et de facettes libres

Tristan Tzara



Intention générale


Le Club Novation Franco-Africaine, est ouvert à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent aux principes énoncés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine.

Le Club Novation Franco-Africaine, en mettant en lumière l’histoire occultée franco-africaine, en dissipant les mensonges, veut mettre en place les conditions d’une nouvelle fraternité, afin qu’une politique franco-africaine novatrice devienne enfin possible.


Principes généraux


Depuis près de cinquante ans, l’histoire franco-africaine est lue à travers un prisme déformant.

L’histoire officielle, érigée en véritable « idéologie de la Ve République », affirme que la France fut contrainte, malgré elle, de se retirer d’Afrique, sous la pression des peuples et de leurs leaders avides d’indépendance.

Or nous voyons les choses de façon sensiblement différente.

* * *

Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des leaders d’Afrique subsaharienne ne réclamaient pas l’indépendance, mais l’égalité politique.

Par ce biais, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Léon M’Ba et bien d’autres leaders politiques africains entendaient consolider l’ensemble franco-africain et la République française, « une et indivisible ».

Leur donner satisfaction aurait provoqué une métamorphose du peuple français. Le Parlement s’en serait trouvé fortement marqué, tout comme le gouvernement.

Une telle révolution aurait mis un terme au colonialisme. Car si les territoires ou les États africains et la France s’étaient unis dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu en effet procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.

Au tournant des années 1950, refusant de satisfaire la revendication d’égalité des populations et des hommes politiques africains, refusant, surtout, les conséquences impliquées par ce choix, la majorité de la classe politique métropolitaine, de droite comme de gauche, se résolut à procéder à la « décolonisation ». Selon un plan mûrement réfléchi, que le général de Gaulle se chargea d’exécuter.

C’est ainsi que la Métropole choisit de se séparer de ses anciennes colonies, en démembrant la « plus grande France », afin d’esquiver, selon les termes de l’époque, la « bougnoulisation » – comprendre le métissage de la nation et du peuple français, du Parlement et du gouvernement français. Mais aussi pour rendre possible la perpétuation du système colonialiste, que la démocratie dans la République eût interdit.

Ce choix, le général de Gaulle et ses alliés métropolitains de droite comme de gauche, encouragés voire appuyés par des puissances étrangères (notamment les États-Unis et l’Union Soviétique), l’imposèrent à des leaders politiques et des populations africaines souvent réticentes voire radicalement hostiles à l’indépendance. Car à l’époque, l’histoire avait tissé des liens profonds et intenses entre beaucoup d’Africains et la France, des bancs de l’école aux champs de bataille, comme l’a rappelé au grand public le film Indigènes de Rachid Bouchareb.


* * *

Ayant réussi à séparer la France et l’Afrique, connaissant la force des sentiments francophiles et républicains en terre africaine, les dirigeants métropolitains, de droite comme de gauche, durent prévenir tout risque de retour à une dangereuse revendication d’unité franco-africaine dans la République et la démocratie.

C’est dans ce but que fut mise en place une idéologie complexe qui refoula tout un pan de l’histoire et de la sensibilité franco-africaine.

En Afrique comme en France, quoique diversement, tout fut mis en œuvre pour que les peuples oublient leur histoire commune et leur fraternité par delà les races, les cultures et les religions.

Les belles signares, le roi Makoko, Pierre Savorgnan de Brazza et le grand Esprit Nkoué Mbali, Faidherbe et Schœlcher, Blaise Diagne, Robert Delavignette, Gaston Monnerville, Lamine Guèye, les tirailleurs sénégalais, mais aussi Toussaint Louverture et le général Dumas… Autant de noms qui disparurent des mémoires, ou furent désormais présentés de façon partielle et partiale, au service de l’idéologie de la séparation.


* * *

La vision tronquée de l’histoire qui prédomine encore aujourd’hui entrave gravement et pollue les relations franco-africaines. Rien de sain ne peut se construire sur un mensonge, sur des non-dits, sur des sensibilités et des identités refoulées. Les crises identitaires, plus généralement les crises de système en France sont le pendant des crises politiques et sociales qui déchirent l’Afrique depuis des décennies.

C’est avec à l’esprit l’idée que les différents peuples qui composent aujourd’hui l’Afrique francophone, la France métropolitaine et de les DOM TOM, furent un jour un seul grand peuple en voie de fusion – fusion balbutiante selon les uns, commencements exemplaires selon les autres – que le Club Novation Franco-Africaine entend rappeler aux jeunes générations, en Afrique et en France, ce monde fraternel renié.

* * *

Le Club Novation Franco-Africaine ne se bornera pas à mettre au jour les vestiges d’un monde abîmé.

Il entend aussi, fort des leçons du passé appréhendées avec un nouveau regard, trouver dans un rapprochement fraternel et constructif entre la France et l’Afrique les clefs pour le monde de demain. Ces retrouvailles sont plus que jamais d’actualité, comme l’a démontré la campagne présidentielle 2007 en France, comme le démontrent les préoccupations sécuritaires de nos autorités, comme le réclament beaucoup d’intellectuels africains. Comme de plus en plus d’hommes l’espèrent et le croient, en Afrique aussi bien qu’en France.

Car nos pays et le monde endurent un malaise, fruit des non-dits et des travestissements d’un système mondial trop sûr de lui et trop sûr de nos silences. Convaincu que l’esprit de la France « éternelle » est celui de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité entre tous les hommes, de la démocratie dans la République laïque et sociale, que le monde meurt d’obscurantisme et d’égoïsme de nos jours encore, le Club Novation Franco-Africaine espère contribuer, à travers cent bouches et mille cœurs, à faire renaître une grande idée de la France, qui est nécessairement, aussi, africaine ; et, corrélativement, une grande idée de l’Afrique, qui est, nécessairement, aussi, française. Pour construire la nouvelle Afrique et la nouvelle France.


Moyens d’action

Ancré dans le réel, le Club Novation Franco-Africaine se voue aussi à l’action.

Le Club Novation Franco-Africaine s’emploiera à favoriser l’émergence et la diffusion de tout ouvrage ou de tout document audiovisuel susceptible de mettre à nu ce que nous avons appelé l’idéologie de la Ve République, afin de restituer, en particulier aux jeunes générations, l’histoire commune dans sa complexité et sa fraternité trop oubliées.

Le Club Novation Franco-Africaine mettra tout en œuvre afin qu’à l’avenir, les axes historiographiques fondamentaux exposés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine soient, le plus rapidement possible, pris en compte dans l’élaboration des programmes scolaires.

Le Club Novation Franco-Africaine s’attèlera à la préparation d’un Symposium franco-africain qui, dès la première année, visera à définir un programme au service d’une vision vertueuse et stratégique des relations franco-africaines. Ce programme sera soumis aux instances dirigeantes des pays concernés.

Le Club Novation Franco-Africaine diffusera systématiquement les résultats de ses travaux en direction des médias et des associations.

Le Club Novation Franco-Africaine ira aussi, notamment, à la rencontre des femmes et des hommes politiques français et africains, de droite comme de gauche, pour les questionner sur ce pan historique et politique qu’il met au jour : l’histoire occultée de la décolonisation franco-africaine et ses inavouables non-dits. Afin de les interroger, à cette aune, sur les propositions qui sont les leurs aujourd’hui, en matière de réflexion et d’action franco ou euro-africaines.


Objectifs

Que l’Afrique et la France renouent l’une avec l’autre, dans un rapport de fraternité, c’est-à-dire d’estime réciproque et de respect de l’autre dans son originalité et ses spécificités, sans être aveugles à leur profonde et commune identité, forgée par l’histoire et enracinée dans l’humain.

Fort de cette conviction, loin des rancœurs mais sans amnésie, conscient que tout crime, tout crime raciste en particulier, nous renvoie avant tout à nos faiblesses d’homme, le passé doit redevenir source de leçons pour mieux agir, non un prétexte pour commettre de nouveaux crimes.

Persuadé par-dessus tout, dans le sillage d’Alioune Diop, que l’homme de demain sera un homme moderne, un honnête homme debout face à tous les esclavages et à toutes les superstitions, ouvert à l’Autre et au monde, fier de ses racines sans y être empêtré, le Club Novation Franco-Africaine entend œuvrer pour qu’une nouvelle politique franco-africaine devienne réalité, dans la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité. Fidèle au souvenir de la sublime Nuit du 4 août 1789, qui surgit sous les cieux de France, mais s’adressait dans la joie à tous les hommes de l’univers.


Fait à Paris, Bordeaux et Düsseldorf,
octobre 2007-décembre 2010

Jean-Marie Aimé
Zohra Benguerrah
Sophie de Clauzade
Mauricio Garay
Claude Garrier
Alexandre Gerbi
Hamid Gouraï
Soraya Karimi
Magloire Kede Onana
Samuel Mbajum
Simon Mougnol
Will Mael Nyamat
Charles Pépiot
Cédric Senjean
Hilaire Sikounmo
Raphaël Tribeca
Agnès Ullrich

Contact / Information : .cnfa1
@yahoo.fr


jeudi 11 novembre 2010

Manifeste du Club Novation Franco-Africaine

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Manifeste
du
Club Novation Franco-Africaine


constellation d’individus et de facettes libres

Tristan Tzara



Intention générale


Le Club Novation Franco-Africaine, est ouvert à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent aux principes énoncés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine.

Le Club Novation Franco-Africaine, en mettant en lumière l’histoire occultée franco-africaine, en dissipant les mensonges, veut mettre en place les conditions d’une nouvelle fraternité, afin qu’une politique franco-africaine novatrice devienne enfin possible.


Principes généraux


Depuis près de cinquante ans, l’histoire franco-africaine est lue à travers un prisme déformant.

L’histoire officielle, érigée en véritable « idéologie de la Ve République », affirme que la France fut contrainte, malgré elle, de se retirer d’Afrique, sous la pression des peuples et de leurs leaders avides d’indépendance.

Or nous voyons les choses de façon sensiblement différente.

* * *

Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des leaders d’Afrique subsaharienne ne réclamaient pas l’indépendance, mais l’égalité politique.

Par ce biais, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Léon M’Ba et bien d’autres leaders politiques africains entendaient consolider l’ensemble franco-africain et la République française, « une et indivisible ».

Leur donner satisfaction aurait provoqué une métamorphose du peuple français. Le Parlement s’en serait trouvé fortement marqué, tout comme le gouvernement.

Une telle révolution aurait mis un terme au colonialisme. Car si les territoires ou les États africains et la France s’étaient unis dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu en effet procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.

Au tournant des années 1950, refusant de satisfaire la revendication d’égalité des populations et des hommes politiques africains, refusant, surtout, les conséquences impliquées par ce choix, la majorité de la classe politique métropolitaine, de droite comme de gauche, se résolut à procéder à la « décolonisation ». Selon un plan mûrement réfléchi, que le général de Gaulle se chargea d’exécuter.

C’est ainsi que la Métropole choisit de se séparer de ses anciennes colonies, en démembrant la « plus grande France », afin d’esquiver, selon les termes de l’époque, la « bougnoulisation » – comprendre le métissage de la nation et du peuple français, du Parlement et du gouvernement français. Mais aussi pour rendre possible la perpétuation du système colonialiste, que la démocratie dans la République eût interdit.

Ce choix, le général de Gaulle et ses alliés métropolitains de droite comme de gauche, encouragés voire appuyés par des puissances étrangères (notamment les États-Unis et l’Union Soviétique), l’imposèrent à des leaders politiques et des populations africaines souvent réticentes voire radicalement hostiles à l’indépendance. Car à l’époque, l’histoire avait tissé des liens profonds et intenses entre beaucoup d’Africains et la France, des bancs de l’école aux champs de bataille, comme l’a rappelé au grand public le film Indigènes de Rachid Bouchareb.


* * *

Ayant réussi à séparer la France et l’Afrique, connaissant la force des sentiments francophiles et républicains en terre africaine, les dirigeants métropolitains, de droite comme de gauche, durent prévenir tout risque de retour à une dangereuse revendication d’unité franco-africaine dans la République et la démocratie.

C’est dans ce but que fut mise en place une idéologie complexe qui refoula tout un pan de l’histoire et de la sensibilité franco-africaine.

En Afrique comme en France, quoique diversement, tout fut mis en œuvre pour que les peuples oublient leur histoire commune et leur fraternité par delà les races, les cultures et les religions.

Les belles signares, le roi Makoko, Pierre Savorgnan de Brazza et le grand Esprit Nkoué Mbali, Faidherbe et Schœlcher, Blaise Diagne, Robert Delavignette, Gaston Monnerville, Lamine Guèye, les tirailleurs sénégalais, mais aussi Toussaint Louverture et le général Dumas… Autant de noms qui disparurent des mémoires, ou furent désormais présentés de façon partielle et partiale, au service de l’idéologie de la séparation.


* * *

La vision tronquée de l’histoire qui prédomine encore aujourd’hui entrave gravement et pollue les relations franco-africaines. Rien de sain ne peut se construire sur un mensonge, sur des non-dits, sur des sensibilités et des identités refoulées. Les crises identitaires, plus généralement les crises de système en France sont le pendant des crises politiques et sociales qui déchirent l’Afrique depuis des décennies.

C’est avec à l’esprit l’idée que les différents peuples qui composent aujourd’hui l’Afrique francophone, la France métropolitaine et de les DOM TOM, furent un jour un seul grand peuple en voie de fusion – fusion balbutiante selon les uns, commencements exemplaires selon les autres – que le Club Novation Franco-Africaine entend rappeler aux jeunes générations, en Afrique et en France, ce monde fraternel renié.

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Le Club Novation Franco-Africaine ne se bornera pas à mettre au jour les vestiges d’un monde abîmé.

Il entend aussi, fort des leçons du passé appréhendées avec un nouveau regard, trouver dans un rapprochement fraternel et constructif entre la France et l’Afrique les clefs pour le monde de demain. Ces retrouvailles sont plus que jamais d’actualité, comme l’a démontré la campagne présidentielle 2007 en France, comme le démontrent les préoccupations sécuritaires de nos autorités, comme le réclament beaucoup d’intellectuels africains. Comme de plus en plus d’hommes l’espèrent et le croient, en Afrique aussi bien qu’en France.

Car nos pays et le monde endurent un malaise, fruit des non-dits et des travestissements d’un système mondial trop sûr de lui et trop sûr de nos silences. Convaincu que l’esprit de la France « éternelle » est celui de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité entre tous les hommes, de la démocratie dans la République laïque et sociale, que le monde meurt d’obscurantisme et d’égoïsme de nos jours encore, le Club Novation Franco-Africaine espère contribuer, à travers cent bouches et mille cœurs, à faire renaître une grande idée de la France, qui est nécessairement, aussi, africaine ; et, corrélativement, une grande idée de l’Afrique, qui est, nécessairement, aussi, française. Pour construire la nouvelle Afrique et la nouvelle France.


Moyens d’action

Ancré dans le réel, le Club Novation Franco-Africaine se voue aussi à l’action.

Le Club Novation Franco-Africaine s’emploiera à favoriser l’émergence et la diffusion de tout ouvrage ou de tout document audiovisuel susceptible de mettre à nu ce que nous avons appelé l’idéologie de la Ve République, afin de restituer, en particulier aux jeunes générations, l’histoire commune dans sa complexité et sa fraternité trop oubliées.

Le Club Novation Franco-Africaine mettra tout en œuvre afin qu’à l’avenir, les axes historiographiques fondamentaux exposés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine soient, le plus rapidement possible, pris en compte dans l’élaboration des programmes scolaires.

Le Club Novation Franco-Africaine s’attèlera à la préparation d’un Symposium franco-africain qui, dès la première année, visera à définir un programme au service d’une vision vertueuse et stratégique des relations franco-africaines. Ce programme sera soumis aux instances dirigeantes des pays concernés.

Le Club Novation Franco-Africaine diffusera systématiquement les résultats de ses travaux en direction des médias et des associations.

Le Club Novation Franco-Africaine ira aussi, notamment, à la rencontre des femmes et des hommes politiques français et africains, de droite comme de gauche, pour les questionner sur ce pan historique et politique qu’il met au jour : l’histoire occultée de la décolonisation franco-africaine et ses inavouables non-dits. Afin de les interroger, à cette aune, sur les propositions qui sont les leurs aujourd’hui, en matière de réflexion et d’action franco ou euro-africaines.


Objectifs

Que l’Afrique et la France renouent l’une avec l’autre, dans un rapport de fraternité, c’est-à-dire d’estime réciproque et de respect de l’autre dans son originalité et ses spécificités, sans être aveugles à leur profonde et commune identité, forgée par l’histoire et enracinée dans l’humain.

Fort de cette conviction, loin des rancœurs mais sans amnésie, conscient que tout crime, tout crime raciste en particulier, nous renvoie avant tout à nos faiblesses d’homme, le passé doit redevenir source de leçons pour mieux agir, non un prétexte pour commettre de nouveaux crimes.

Persuadé par-dessus tout, dans le sillage d’Alioune Diop, que l’homme de demain sera un homme moderne, un honnête homme debout face à tous les esclavages et à toutes les superstitions, ouvert à l’Autre et au monde, fier de ses racines sans y être empêtré, le Club Novation Franco-Africaine entend œuvrer pour qu’une nouvelle politique franco-africaine devienne réalité, dans la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité. Fidèle au souvenir de la sublime Nuit du 4 août 1789, qui surgit sous les cieux de France, mais s’adressait dans la joie à tous les hommes de l’univers.


Fait à Paris, Bordeaux et Düsseldorf,
octobre 2007-novembre 2010

Jean-Marie Aimé
Zohra Benguerrah
Mauricio Garay
Claude Garrier
Alexandre Gerbi
Hamid Gouraï
Soraya Karimi
Magloire Kede Onana
Samuel Mbajum
Simon Mougnol
Will Mael Nyamat
Jacques Owono
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mercredi 14 avril 2010

Communiqué : 50e anniversaire des Indépendances : "Novation" s'invite au débat

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Communiqué



50e anniversaire des Indépendances

« Novation » s’invite au débat




« Novation Franco-Africaine » s’est fait connaître grâce au Colloque organisé avec les Éditions L'Harmattan, et grâce à l’émission « Toutes les France » du 25 janvier 2010, diffusée sur France Ô.

Concernant les Indépendances en Afrique ex-française, les derniers livres de « Novation » mettent en lumière une chronologie nulle part signalée en regard des principes démocratiques français.

L’approche officielle des « Indépendances » constitue d’ailleurs un « joyeux » raccourci.

À notre humble connaissance, les « Indépendances » de 1960 ne furent pas accordées par un État colonialiste, mais par une République gouvernée par un « Libérateur historique » : De Gaulle.

Sa nouvelle Constitution fut favorablement accueillie à la quasi-unanimité en 1958. Elle proposait une réflexion conjointe entre citoyens désignés égaux sur deux continents, celui de la métropole et l’Afrique.

Ceux qui allèguent, cinquante ans plus tard, que des luttes meurtrières en Afrique noire française pour s'extirper des conditions de l'esclavagisme furent le point de départ des indépendances de 1960 font « totale » fausse route.

Le Cameroun se battit pour son indépendance : c'est l'exception en Afrique noire. Cet État, ex-colonie allemande, était administré par la France et la Grande-Bretagne, avec un mandat de l’ONU : le Cameroun n'était pas une colonie française.

Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes… Droit à l'indépendance politique sont tous les deux indiscutables. « Novation » revendique l'aspiration des Africains à plus de droits, ainsi qu’à la stabilité des États démocratiques. « Novation » reconnaît leurs luttes pour l’affirmation politique et l’obtention de leurs droits avant, comme surtout, après ces « Indépendances ».

Car effectivement, les véritables luttes, assassinats politiques et guerres ont sérieusement commencé en Afrique noire ex-françaises après ces « Indépendances » !

« Novation » déplore, à ce titre, que l'histoire française officielle, celle qui est enseignée dans les établissements français, celle de la Françafrique cache aux yeux du public un maquillage constitutionnel « fulgurant » !!!

Nous parlons ici du droit soustrait aux populations noires africaines du choix de leur sort par les référendums locaux prévus.

Ces référendums devaient constituer en 1960 la démarche légale de validation des « Indépendances », aujourd’hui socle de néocolonialisme et de paupérisation.

Le point de départ des « Indépendances » en Afrique noire fut en effet la subtilisation du droit démocratique d'États constitués : le droit au référendum. Cela fut possible par une quadruple violation de la Constitution française (Loi 60-525, mai-juin 1960).

Soyons clairs : l'accession aux « Indépendances » fut avalisée sans consultation des populations noires africaines. L’histoire officielle vit sur cette imposture depuis 50 ans. Elle ne passera pas le siècle !!! Impossible !

Dans ce contexte historique « redressé », comment des défenseurs de la liberté, des professeurs d'université et d'écoles, des journalistes pourraient-ils encore souscrire à une version bancale de l'histoire ? S'aveugler sur le sens de cet épisode, en appuyant une thèse qui maquille une quadruple violation de la Constitution française ? C’est pourtant ce qu’ils font encore, sous vos yeux !

Rappelons que légalement les chefs d'États africains seraient dès demain en droit de demander un réexamen par une commission d'experts en droit ou auprès d'une commission d'État l'exacte marge de manoeuvre face à une telle situation.

Ce 50e anniversaire peut-il initier quelque chose de neuf ?

L'enjeu : envisager une remise en place des consultations populaires escamotées pour que chaque État valide ou invalide une situation politique qu'on lui a imposée, contrairement au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

L'idée paraît folle, mais derrière l’animation de ce débat, ce serait au minimum l'occasion pour l'Afrique ex-française d'affirmer ses droits légitimes vis-à-vis de l'ex-métropole et de faire entendre sa voix pour l'avenir des siens. Y compris dans le contexte actuel.

Français et Africains ont à y gagner pour clarifier l'avenir de leurs relations !

C'est une occasion pour secouer le sommeil d'un demi-siècle, ainsi que l'injustifiable renonciation à des droits légitimes ! La démocratie puisse-t-elle parler.


Fait à Paris, Abidjan, Yaoundé, Düsseldorf,
le 14 avril 2010

Le Club Novation Franco-Africaine (CNFA)

Contact / Information : .cnfa1
@yahoo.fr




À CONSULTER : OUVRAGES RÉCENTS de « Novation »

DÉCOLONISATION DE L'AFRIQUE EX-FRANÇAISE
Enjeux pour l'Afrique et la France d'aujourd'hui

Coordonné par Alexandre Gerbi

LE DÉBAT SUR FRANCE Ô


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jeudi 1 avril 2010

Manifeste du Club Novation Franco-Africaine

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Manifeste
du
Club Novation Franco-Africaine


constellation d’individus et de facettes libres

Tristan Tzara



Intention générale


Le Club Novation Franco-Africaine, est ouvert à toutes les femmes et à tous les hommes de bonne volonté qui souscrivent aux principes énoncés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine.

Le Club Novation Franco-Africaine, en mettant en lumière l’histoire occultée franco-africaine, en dissipant les mensonges, veut mettre en place les conditions d’une nouvelle fraternité, afin qu’une politique franco-africaine novatrice devienne enfin possible.


Principes généraux


Depuis près de cinquante ans, l’histoire franco-africaine est lue à travers un prisme déformant.

L’histoire officielle, érigée en véritable « idéologie de la Ve République », affirme que la France fut contrainte, malgré elle, de se retirer d’Afrique, sous la pression des peuples et de leurs leaders avides d’indépendance.

Or nous voyons les choses de façon sensiblement différente.

* * *

Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des leaders d’Afrique subsaharienne ne réclamaient pas l’indépendance, mais l’égalité politique.

Par ce biais, Lamine Guèye, Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Léon M’Ba et bien d’autres leaders politiques africains entendaient consolider l’ensemble franco-africain et la République française, « une et indivisible ».

Leur donner satisfaction aurait provoqué une métamorphose du peuple français. Le Parlement s’en serait trouvé fortement marqué, tout comme le gouvernement.

Une telle révolution aurait mis un terme au colonialisme. Car si les territoires ou les États africains et la France s’étaient unis dans un cadre strictement démocratique, le colonialisme aurait certainement été, de ce fait, aboli. Par le jeu de la démocratie, l’exploitation des peuples d’outre-mer n’aurait pu perdurer. Les dirigeants français – européens ou africains –, dorénavant suspendus à la sanction des urnes des citoyens d’Afrique autant qu’à celle des métropolitains, auraient été contraints de traiter l’ensemble du peuple français, y compris au sud de la Méditerranée, avec dignité. Il eût fallu en effet procéder à la redistribution équitable de l’impôt, sous la forme de tous les services publics qui contribuent au développement efficace d’une nation : école gratuite, sécurité sociale, infrastructures, etc.

Au tournant des années 1950, refusant de satisfaire la revendication d’égalité des populations et des hommes politiques africains, refusant, surtout, les conséquences impliquées par ce choix, la majorité de la classe politique métropolitaine, de droite comme de gauche, se résolut à procéder à la « décolonisation ». Selon un plan mûrement réfléchi, que le général de Gaulle se chargea d’exécuter.

C’est ainsi que la Métropole choisit de se séparer de ses anciennes colonies, en démembrant la « plus grande France », afin d’esquiver, selon les termes de l’époque, la « bougnoulisation » – comprendre le métissage de la nation et du peuple français, du Parlement et du gouvernement français. Mais aussi pour rendre possible la perpétuation du système colonialiste, que la démocratie dans la République eût interdit.

Ce choix, le général de Gaulle et ses alliés métropolitains de droite comme de gauche, encouragés voire appuyés par des puissances étrangères (notamment les États-Unis et l’Union Soviétique), l’imposèrent à des leaders politiques et des populations africaines souvent réticentes voire radicalement hostiles à l’indépendance. Car à l’époque, l’histoire avait tissé des liens profonds et intenses entre beaucoup d’Africains et la France, des bancs de l’école aux champs de bataille, comme l’a rappelé au grand public le film Indigènes de Rachid Bouchareb.


* * *

Ayant réussi à séparer la France et l’Afrique, connaissant la force des sentiments francophiles et républicains en terre africaine, les dirigeants métropolitains, de droite comme de gauche, durent prévenir tout risque de retour à une dangereuse revendication d’unité franco-africaine dans la République et la démocratie.

C’est dans ce but que fut mise en place une idéologie complexe qui refoula tout un pan de l’histoire et de la sensibilité franco-africaine.

En Afrique comme en France, quoique diversement, tout fut mis en œuvre pour que les peuples oublient leur histoire commune et leur fraternité par delà les races, les cultures et les religions.

Les belles signares, le roi Makoko, Pierre Savorgnan de Brazza et le grand Esprit Nkoué Mbali, Faidherbe et Schœlcher, Blaise Diagne, Robert Delavignette, Gaston Monnerville, Lamine Guèye, les tirailleurs sénégalais, mais aussi Toussaint Louverture et le général Dumas… Autant de noms qui disparurent des mémoires, ou furent désormais présentés de façon partielle et partiale, au service de l’idéologie de la séparation.


* * *

La vision tronquée de l’histoire qui prédomine encore aujourd’hui entrave gravement et pollue les relations franco-africaines. Rien de sain ne peut se construire sur un mensonge, sur des non-dits, sur des sensibilités et des identités refoulées. Les crises identitaires, plus généralement les crises de système en France sont le pendant des crises politiques et sociales qui déchirent l’Afrique depuis des décennies.

C’est avec à l’esprit l’idée que les différents peuples qui composent aujourd’hui l’Afrique francophone, la France métropolitaine et de les DOM TOM, furent un jour un seul grand peuple en voie de fusion – fusion balbutiante selon les uns, commencements exemplaires selon les autres – que le Club Novation Franco-Africaine entend rappeler aux jeunes générations, en Afrique et en France, ce monde fraternel renié.

* * *

Le Club Novation Franco-Africaine ne se bornera pas à mettre au jour les vestiges d’un monde abîmé.

Il entend aussi, fort des leçons du passé appréhendées avec un nouveau regard, trouver dans un rapprochement fraternel et constructif entre la France et l’Afrique les clefs pour le monde de demain. Ces retrouvailles sont plus que jamais d’actualité, comme l’a démontré la campagne présidentielle 2007 en France, comme le démontrent les préoccupations sécuritaires de nos autorités, comme le réclament beaucoup d’intellectuels africains. Comme de plus en plus d’hommes l’espèrent et le croient, en Afrique aussi bien qu’en France.

Car nos pays et le monde endurent un malaise, fruit des non-dits et des travestissements d’un système mondial trop sûr de lui et trop sûr de nos silences. Convaincu que l’esprit de la France « éternelle » est celui de la Liberté, de l’Egalité et de la Fraternité entre tous les hommes, de la démocratie dans la République laïque et sociale, que le monde meurt d’obscurantisme et d’égoïsme de nos jours encore, le Club Novation Franco-Africaine espère contribuer, à travers cent bouches et mille cœurs, à faire renaître une grande idée de la France, qui est nécessairement, aussi, africaine ; et, corrélativement, une grande idée de l’Afrique, qui est, nécessairement, aussi, française. Pour construire la nouvelle Afrique et la nouvelle France.


Moyens d’action

Ancré dans le réel, le Club Novation Franco-Africaine se voue aussi à l’action.

Le Club Novation Franco-Africaine s’emploiera à favoriser l’émergence et la diffusion de tout ouvrage ou de tout document audiovisuel susceptible de mettre à nu ce que nous avons appelé l’idéologie de la Ve République, afin de restituer, en particulier aux jeunes générations, l’histoire commune dans sa complexité et sa fraternité trop oubliées.

Le Club Novation Franco-Africaine mettra tout en œuvre afin qu’à l’avenir, les axes historiographiques fondamentaux exposés dans le Manifeste du Club Novation Franco-Africaine soient, le plus rapidement possible, pris en compte dans l’élaboration des programmes scolaires.

Le Club Novation Franco-Africaine s’attèlera à la préparation d’un Symposium franco-africain qui, dès la première année, visera à définir un programme au service d’une vision vertueuse et stratégique des relations franco-africaines. Ce programme sera soumis aux instances dirigeantes des pays concernés.

Le Club Novation Franco-Africaine diffusera systématiquement les résultats de ses travaux en direction des médias et des associations.

Le Club Novation Franco-Africaine ira aussi, notamment, à la rencontre des femmes et des hommes politiques français et africains, de droite comme de gauche, pour les questionner sur ce pan historique et politique qu’il met au jour : l’histoire occultée de la décolonisation franco-africaine et ses inavouables non-dits. Afin de les interroger, à cette aune, sur les propositions qui sont les leurs aujourd’hui, en matière de réflexion et d’action franco ou euro-africaines.


Objectifs

Que l’Afrique et la France renouent l’une avec l’autre, dans un rapport de fraternité, c’est-à-dire d’estime réciproque et de respect de l’autre dans son originalité et ses spécificités, sans être aveugles à leur profonde et commune identité, forgée par l’histoire et enracinée dans l’humain.

Fort de cette conviction, loin des rancœurs mais sans amnésie, conscient que tout crime, tout crime raciste en particulier, nous renvoie avant tout à nos faiblesses d’homme, le passé doit redevenir source de leçons pour mieux agir, non un prétexte pour commettre de nouveaux crimes.

Persuadé par-dessus tout, dans le sillage d’Alioune Diop, que l’homme de demain sera un homme moderne, un honnête homme debout face à tous les esclavages et à toutes les superstitions, ouvert à l’Autre et au monde, fier de ses racines sans y être empêtré, le Club Novation Franco-Africaine entend œuvrer pour qu’une nouvelle politique franco-africaine devienne réalité, dans la Liberté, l’Egalité, la Fraternité et la Laïcité. Fidèle au souvenir de la sublime Nuit du 4 août 1789, qui surgit sous les cieux de France, mais s’adressait dans la joie à tous les hommes de l’univers.


Fait à Paris, Bordeaux et Düsseldorf,
octobre 2007-avril 2010

Jean-Marie Aimé
Zohra Benguerrah
Mauricio Garay
Claude Garrier
Alexandre Gerbi
Hamid Gouraï
Soraya Karimi
Magloire Kede Onana
Samuel Mbajum
Simon Mougnol
Will Mael Nyamat
Jacques Owono
Charles Pépiot
Hilaire Sikounmo
Raphaël Tribeca
Agnès Ullrich

Contact / Information : .cnfa1
@yahoo.fr


lundi 15 mars 2010

Communiqué du CNFA

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. Communiqué

Précisions du Club Novation Franco-Africaine

à l'attention

de tous les Africains et de tous les Français





Par le succès et l’important retentissement de son Grand Symposium Franco-Africain 2010, organisé le 16 janvier 2010 à Paris, le Club Novation Franco-Africaine (CNFA) suscite des interrogations bien naturelles dans les milieux africains et français. C’est pourquoi nous, membres du CNFA, croyons utile de préciser plusieurs points, en complément du Manifeste du Club. L’originalité de nos positions, qui remettent en cause la version officielle de l’histoire de la décolonisation de l’Afrique ex-française, implique de lever toute équivoque qui pourrait résulter d’un contexte historique et idéologique complexe et souvent biaisé, aujourd’hui comme hier, en France comme en Afrique et ailleurs.

Que les choses soient parfaitement claires :

- La réflexion du CNFA porte sur la décolonisation de l’Afrique ex-française pendant la période 1945-1962. Cela dit afin que l’on cesse de nous opposer, comme c’est régulièrement le cas, les exemples du Ghana de Kwamé Nkrumah, du Congo de Patrice Lumumba, ou encore de la Guinée-Bissau d’Amilcar Cabral, qui, en dépit de l’intérêt historiographique qu’ils présentent, ne concernent pas notre sujet.

- Les membres du CNFA précisent qu’ils n’entendent en aucune manière dénigrer, désavouer ou discréditer les militants de l’indépendance des années 1945-1962. La revendication indépendantiste, en Afrique subsaharienne comme au Maghreb et ailleurs, nous paraît avoir été une réponse pleinement légitime face à un Etat français retors, volontiers brutal et parfois barbare qui, enfermé dans des schémas colonialistes, refusait d’accorder l’égalité politique à ses territoires d’Afrique et à ses populations africaines, en totale contradiction avec les principes dont ce même Etat français se réclamait officiellement dans le sillage de la Révolution de 1789 (liberté, égalité, fraternité, et laïcité).

Ceci étant clairement posé, le CNFA entend rappeler qu’entre 1945 et 1962, la grande majorité des Africains, malgré les abus et scandales perpétrés par le pouvoir métropolitain, mais aussi grâce aux espoirs que continuaient de susciter les promesses égalitaires de la République française et l’assouplissement du régime colonial pendant cette même période, étaient peu enclins au nationalisme et n’aspiraient guère à l’indépendance. Non seulement parce qu’un siècle de colonialisme français n’avait pas doté les territoires d’Afrique des cadres nécessaires à une éventuelle indépendance (carences radicales en matière de formation des populations, cadres en nombre très insuffisant, manque évident d’infrastructures, etc.), mais aussi parce qu’un siècle de vie en commun avec la France avait créé des liens d’amitié voire d’amour avec le peuple français, de métropole ou d’outremer, que les Africains ne confondaient pas avec les petits et gros colons qui sévissaient à l’ombre du système colonialiste. Pour toutes ces raisons, bien davantage que la sécession, la grande majorité des populations africaines souhaitaient que les promesses de la République française soient enfin tenues, c’est-à-dire que soit instaurée l’égalité politique totale entre tous les habitants de l’ensemble franco-africain. De la sorte, dans l’égalité et la fraternité avec le peuple français, les populations africaines souhaitaient participer à la construction politique, à l’essor économique et social, et au rayonnement de la République franco-africaine, que celle-ci fût confédérale, fédérale ou jacobine.

Bien évidemment, l’instauration de l’égalité politique entre métropolitains et ultramarins aurait entraîné une métamorphose de la France, c’est-à-dire de son peuple, désormais voué au métissage racial et culturel, mais aussi de son Parlement et de son gouvernement. De là, les citoyens africains disposant de centaines de représentants élus au Parlement, l’Etat français, devenu de facto l’Etat franco-africain, aurait été obligé de verser aux populations africaines les dividendes du développement. D’ailleurs, ce schéma avait commencé de trouver progressivement son illustration, certes très imparfaite mais néanmoins prometteuse, sous la IVe République.

Tout cela, les hommes politiques métropolitains le savaient.

Le Club Novation Franco-Africaine constate que le gouvernement métropolitain, en particulier le général de Gaulle (cf. en particulier C'était de Gaulle d'Alain Peyrefitte, tomes 1 et 2, éd. Fayard, 1994, et La Tragédie du Général, éd. Plon, 1967), conscient que la satisfaction de la revendication égalitaire portée par la majorité des Africains aurait profondément modifié la France mais aussi les rapports qu’elle entretenait avec ses territoires et populations d’Afrique, multiplia les manœuvres afin de pousser les Africains à la sécession. Ainsi fut démembré l’ensemble franco-africain, pour des motifs réels (refus du métissage et volonté de perpétuer l’exploitation colonialiste) totalement opposés aux honorables motifs officiels (en particulier le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes »).

Le Club Novation Franco-Africaine s’emploie depuis plusieurs années à mettre à nu les subterfuges, tantôt grossiers, tantôt subtils, qui furent employés par l’Etat français pour parvenir à ses fins, en particulier le déni démocratique. Le Club Novation Franco-Africaine entend également dénoncer la propagande mensongère qui permet, depuis un demi-siècle, de dissimuler ce scandale au plus grand nombre, au profit du néocolonialisme.

Le Club Novation Franco-Africaine pointe en particulier la façon extrêmement hypocrite dont le « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » fut régulièrement invoqué par le Chef de l’Etat français pour justifier sa politique, alors que les populations africaines furent, tout au contraire, muselées et neutralisées, comme l’indique en particulier l’affaire de la Loi 60-525, très méconnue malgré son caractère crucial. Cette dernière permit au gouvernement métropolitain dirigé par le général de Gaulle, au prix d’une quadruple violation de la Constitution de la Ve République, de déposséder les populations africaines du droit à l’autodétermination sur la question de l’indépendance. C’est ainsi que tous les territoires subsahariens de la France accédèrent, dès les mois qui suivirent le vote de la Loi 60-525 (mai-juin 1960), à l’indépendance sans que les populations soient consultées, c’est-à-dire sans qu’elles puissent y opposer leurs suffrages.

En cette année 2010, Cinquantenaire des Indépendances africaines, le Club Novation Franco-Africaine exige des autorités françaises, héritières du « système » mis en place par la Ve République et ses alliés, que la vérité soit enfin dite, et que toutes les conséquences en soient tirées.

Les Africains ne sont aujourd’hui étrangers en France, et partant en Europe, que parce qu’ils furent mis, malgré eux, au ban de la République française.

L’actuel Chef de l’Etat français se prétend le président de la « rupture », et affirme vouloir refonder les rapports franco-africains sur des bases saines.

Le CNFA estime que ces déclarations d’intention ne seront qu’une énième gesticulation verbale et politicienne, un nouveau subterfuge pour duper et spolier, tant que l’Etat français n’aura pas avoué qu’il a largué l’Afrique et ses populations pour éviter la « bougnoulisation » de la France, selon le mot du général de Gaulle, et pour ne pas verser aux populations africaines les dividendes du développement et de l’exploitation des richesses de leurs terres.

Bien entendu, l’objectif du CNFA n’est pas de rester éternellement les yeux rivés sur le passé.

D’ailleurs, l’année 2010 commence à peine, et nous annonçons dès à présent que certains membres du CNFA livreront, dans quelques mois, plusieurs propositions concrètes d’ordre politique, économique et social, concernant l’Afrique, la France et les rapports franco-africains, en vue de l'élaboration d'un plan global. Ce plan sera diffusé en direction des gouvernements de tous les pays qui constituaient, voilà cinquante ans, l’ensemble franco-africain.

Cela dit, dans un premier temps, le CNFA estime nécessaire de faire toute la lumière sur la décolonisation franco-africaine. C’est là, à nos yeux, la condition primordiale pour bâtir un avenir franco-africain, et euro-africain, réellement novateur et se débarrasser des criminels errements du passé.

Enfin, le CNFA répète que ce communiqué se conçoit comme un complément du Manifeste du Club Novation Franco-Africaine, qui demeure la plateforme fondamentale de notre mouvement et le pivot de notre action politique.


Fait à Paris, Abidjan, Yaoundé, Düsseldorf,
le 15 mars 2010

Le Club Novation Franco-Africaine (CNFA)

Contact / Information : .cnfa1
@yahoo.fr


Grand Symposium Franco-Africain 2010




En l’an 2010,


la décolonisation


de l’Afrique ex-française


a-t-elle livré tous ses secrets ?




A l’occasion du 50e anniversaire des indépendances africaines et de l’Année de l’Afrique en France, le Grand Symposium Franco-Africain 2010, organisé par les Editions L’Harmattan et le Club Novation Franco-Africaine, s’est fixé pour objectif de répondre à cette passionnante question. Sans tabou ni fard. Pour éclairer le passé, et préparer un avenir qu’on espère, enfin, meilleur.


Sur le thème général de La décolonisation de l’Afrique ex-française et ses enjeux pour la France et l’Afrique d’aujourd'hui, deux questions ont été proposées aux différents intervenants. Il s’agit de savoir si la décolonisation franco-africaine fut le résultat de luttes acharnées pour l'indépendance ou la conséquence, pour les uns et les autres, de l’égalité refusée ? Est-ce la chronique de la liberté arrachée ou du divorce imposé ?


C’est aussi l’occasion d’évaluer la portée des relations franco-africaines, pour décrypter en creux le télescopage des mémoires, des histoires et esquisser d’indispensables perspectives d’avenir.


Ces questions, par leur subtile audace, situent le débat à la pointe ce qu’il est convenu d’appeler les études postcoloniales.


Dans le Grand Symposium Franco-Africain 2010, se croisent les regards des membres du Club Novation Franco-Africaine – qui soutient que l’Etat français poussa délibérément les territoires d’Afrique vers l’indépendance, pour des raisons inavouables – et d’intervenants extérieurs, afin d'ouvrir de nouvelles perspectives…


Le Grand Symposium Franco-Africain vous souhaite bonne année 2010… et bonne révolution !


Colloque-Grand Symposium Franco-Africain, samedi 16 janvier 2010, de 9 h à 15 h, au Théâtre du Lucernaire, à Paris. Métro Notre-Dame-des-Champs.